Le Bilo


C’est une sorte de rituel de guérison ou d’exorcisme. Lorsqu’une personne est malade et qu’elle ne recouvre pas la santé, la famille conclut qu’elle est possédée par un esprit. Ainsi, elle fait appel à un devin-guérisseur à l’insu du malade pour décider de lui appliquer le traitement  traditionnel « bilo ».
Le traitement se fait en deux étapes : le famohazam-bilo (l’ouverture du bilo) et le fapinoman-bilo (la conclusion du bilo).
J'aimerai souligner que "BILO" ne désigne pas exactement le rituel,mais la personne, autrement dit lorsque la malade va subir le rituel, on dit qu'elle est Bilo. Ce traitement dure pendant 1 ou 2 semaines. Et durant ce traitement, la famille entière est au service de la malade, elle est très respectée et vénérée. Elle est considérée comme une princesse.
La femme "bilo" et le "tiam-bilo"
                                 ©R.Emmanuelle
                                 
Lors du famohazam-bilo, les femmes du village chantent en chœur en claquant leurs mains.  Ainsi, la malade danse et dès ce moment, elle est devenue bilo. De ce fait, elle indique une chose qu’elle aime, une personne ou un bœuf, il s’agit du tiam-bilo. Cependant, on lave le visage du tiam-bilo et l’eau sera recueillit dans une cuvette. Et il sert à boire à la malade durant le traitement. Le tiam-bilo  ne quitte jamais la bilo, et il sera traité comme celui-ci. Puisqu’elle est bilo, sa coiffure est différente, jadis elle portait  du tsangan’olo (argent) comme bandeau sur la tête, mais à présent un argent en billet peut suffire. La bilo possède également des jeunes femmes et hommes qui sont à son service. On les appelle les « mahavatsy ».  La nuit, il y a des séances de danse, et pendant la journée, la bilo et sa suite visitent les villages des alentours et les gens lui donnent du riz ou du manioc.

Et pour le fapinoman-bilo, tout le monde est invitée. C’est une cérémonie grandiose célébrée dehors le village auprès d’un arbre (kilysakoa) où aura lieu la prière pour présenter la malade et demander sa guérison. Les images ci-après sont prises lors du fapinoman-bilo près d'un Sakoa.
 
 Le chant et la danse ne cesse de s’intensifier d’où la malade danse inlassablement. Les invités, s’approchent du malade en la saluant et en la donnant de l’argent (basimena).
 La bilo décide du bœuf pour le sacrifice qui sera ligoté.


©R.Emmanuelle
Une image prise d'un livre intitulé:Une Civilisation du Boeuf
Les Bara de Madagascar
 Le bilo boit le sang du sacrifice d’où son appellation le fampinoman-bilo (faire boire le bilo). Certaines bilo préferent que le sang soit cuit. 
Le sang du bœuf 

Les chants s’arrêtent et le bilo est terminé, la malade est guérie.


Entre le bilo et le tiam-bilo s’instaure une relation qui dure toute la vie.

Il se peut que la malade ne soit possédée par aucun esprit mais elle manque juste d’affection et d’attention donc elle décide de l’être. Donc, le bilo peut être la médecine contre la maladie du cœur.
Le bilo regarde plus souvent les femmes que les hommes mais n’importe qui peut devenir bilo.

Bref, le bilo est une célébration remarquable chez les Bara, car il regroupe non seulement les consanguins mais met en contact les habitants de village voisins.

 Voici quelques vidéos enregistrées lors d'une conclusion du Bilo à Managnovy, un village du district de       Betroka, région Anosy cette année.

 



Commentaires

  1. Parler des Bara sans évoquer le Bilo est une sinécure !

    Bravo au webmestre de ce blog !

    https://sites.google.com/site/barademadagascar/societe/7-sante



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